© Château Sainte-Barbe
Au 18e siècle, la culture de la vigne s’est développée sur la presqu’île, notamment grâce aux travaux d’asséchements des marais entrepris par les Hollandais. Plusieurs propriétés viticoles s’y trouvent toujours, dont le Château Sainte Barbe.
Nous sommes accueillis par Brice de Gaye, copropriétaire et gérant : « La propriété a été rachetée en 2013 par mon père, ma sœur et moi. Notre famille est dans le secteur depuis longtemps, mon arrière-grand-père était négociant à Bordeaux ! »
Le Château, dont l’histoire remonte au 15ᵉ siècle, a profité pendant longtemps de son emplacement privilégié au bord de la Garonne, qui facilitait le transport du vin.
© Château Sainte Barbe La visite commence par un tour du côté de la chartreuse du 18ᵉ siècle attribuée à Victor Louis, l’architecte du Grand-Théâtre. Brice de Gaye présente ensuite les travaux menés dans les vignes avant de nous mener jusqu’au cuvier traditionnel médocain, datant de 1896.
Un moment convivial de dégustation des vins du Château Sainte Barbe, ou de jus de raisin pour les plus jeunes, conclue cette visite à la fois constructive et dépaysante. Le château propose également un atelier d’assemblage de vins pour celles et ceux qui souhaitent repartir avec leur propre création.
© Pierre Zenker En remontant le fleuve, on tombe sur le restaurant C Garonne, dans le centre de Saint-Louis-de-Montferrand. La table sert une cuisine française dans un cadre qui rappelle les ambiances des repas de famille.
La carte, volontairement courte, change régulièrement, mais deux plats sont toujours là : la bavette d’aloyau et du poisson. Et si la météo le permet, on profite de la belle terrasse ombragée.
© Pierre Zenker À quelques pas de Bordeaux, les marais de Montferrand offrent une échappée sauvage et confidentielle. Ici, on marche entre eau et pâturages, sous l’œil un peu distrait des chevaux et des vaches. Et de temps en temps, on voit passer un héron, une cigogne ou un faucon crécerelle. (Ornithologues du dimanche, on vous recommande cet article sur l'observation des oiseaux dans la métropole).
L’association Les Amis des Marais de Montferrand organise des balades guidées pour faire découvrir ce patrimoine hors norme. Jalles (cours d'eau), zones asséchées transformées en terres agricoles… autant de traces qui racontent l’histoire d’un territoire qui a traversé les siècles. « Cet endroit est préservé. L’idée est de le transmettre comme il était avant », explique Laurent Barbe, le président bénévole.
© Pierre Zenker « Le petit marais, de 104 ha, est alimenté par la Dordogne, tandis que le grand marais, de 182 ha, est alimenté par la Garonne. On n’y trouve pas les mêmes espèces de fleurs. La nivéole d’été par exemple ne se trouve que sur le grand marais. »
Au loin, on distingue des cabanes de chasseurs : « Ils pratiquent la chasse à la tonne, une cabine enterrée au bord de ce qu’on appelle le blanc, un petit lac ».
Un conseil : pensez à emporter vos bottes, ici, on marche en dessous du niveau de la Garonne !
Et pour prolonger la balade verte, rendez-vous au parc de Cantefrêne. Situé tout près de la confluence de la Dordogne et de la Garonne, il accueille des étangs, un parc à jeux pour les enfants, un minigolf , un refuge périurbain et des tables de ping-pong.
© Pierre Zenker Derrière sa devanture discrète, cette boutique familiale cache bien des trésors. Depuis 60 ans, on y cultive l’art de recevoir et de partager, dans une ambiance simple et chaleureuse, aux bords des vignes du domaine de Moulerin. À l’accueil, une propriétaire souriante guide les visiteurs entre cuves, épicerie fine et étals colorés de fruits et légumes bio.
Si vous venez après les vendanges, ne manquez pas le Bourru. C'est un nectar à mi-chemin entre jus de raisin et vin blanc. Il a un goût unique, fruité et légèrement pétillant.
© Pierre Zenker Après cette balade, la maison d’hôtes L’Eyre & le Gûa invite à la détente. Elle rassemble une bâtisse bourgeoise et une ancienne dépendance du 18ᵉ siècle, toutes deux soigneusement restaurées, entourées d’un jardin verdoyant de 2 500 m². Le lieu rappelle qu'à l'époque, de riches Bordelais avaient fait bâtir d’élégantes demeures sur la presqu’île d’Ambès, pour s’échapper de la ville.
On peut poser ses valises dans l’Ombrière, la dépendance au charme rustique, ou dans la suite Abella, une aile privative raffinée de la maison principale. On savoure le calme des lieux, un verre à la main dans le jardin, bercé par le chant des oiseaux.
Pour aller plus loin et plonger dans l'histoire de la Presqu'ile : La Presqu’île d’Ambès – Terres hors norme
© L'Eyre & le Gûa
© Pierre Zenker