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Chahuts et nous…
Photo : Pierre Planchenault
3 min de lecture

Chahuts et nous…

Que l’on soit du quartier Saint-Michel ou pas, rares sont ceux qui n’ont pas déjà eu les 5 sens chahutés par le festival, un peu hors du commun, des arts de la parole. Presque 30 ans qu’il nous remue !

par Marie Blanchard

publié le 24 mai 2019

Le festival Chahuts, toute une histoire…

Tout est parti de l’idée d’un stagiaire, il y a 28 ans…L’idée de monter un festival de contes interculturels. Une belle idée ! Excellente même qui, on l’imagine, lui aura valu une bonne note à son rapport de stage mais aussi, une reconnaissance éternelle des habitants du quartier Saint-Michel. Et cette belle idée a été reprise l’année suivante, puis la suivante, et encore celle d’après…27 fois en tout !

Ainsi est né le festival des arts de la parole, « Chahuts » qui a forcément évolué en presque trois décennies : « Depuis le départ, il s’agit d’un festival avec des spectacles, précise sa directrice Elisabeth Sanson. Aujourd’hui, notre objectif est de faire vivre des expériences aux visiteurs, qu’ils vivent quelque chose hors de l’ordinaire. En investissant l’espace public, on souhaite leur faire voir Bordeaux autrement » !

 

Photo : Pierre Planchenault

En gros, les organisateurs de Chahuts espèrent tous les ans chahuter les habitants (d’où son nom, vous l’aurez compris !) et ils y parviennent comme l’année dernière par exemple, en organisant un banquet pour 700 personnes place Saint-Michel à base de pizzas-maison, de musique et de non-anniversaires célébrés en fanfare ; « un de nos meilleurs souvenirs », précise Élisabeth.

Photo : Pierre Planchenault

L’association Chahuts

Outre les performances artistiques (nombreuses et à retrouver dans la programmation complète en lien à la fin de cet article), Chahuts est aussi l’occasion de mettre en lumière des projets menés tout au long de l’année : « Nous ne sommes pas qu’un festival mais également une association qui est à la lisière du social et du culturel, précise Élisabeth. Nous menons avec les habitants des projets à base d’ateliers d’écriture, de rencontres, de débats, de recueils de récits de vie… Comment donner de la visibilité à travers la parole ? Telle est notre principale question ».

Ainsi, le samedi 8 juin, Bordeaux sera au centre du monde avec une série de rencontres et de récits de personnes immigrées. « Ce moment sera la restitution d’une année de travail. Nous avons rencontré 30 personnes de tous âges venues d’ailleurs et qui nous ont parlé de leur pays, de leur arrivée en France ».

Photo : Pierre Planchenault

En parlant d’ailleurs, Chahuts ne se limite plus qu’au quartier Saint-Michel : « Nous intervenons également aux Aubiers et à la Bastide depuis deux ans. Nous sommes organiquement liés à Saint-Michel et ne faisons qu’apporter notre expérience dans ces autres quartiers. Les Aubiers, par exemple, souffrent d’une mauvaise réputation que Saint-Michel a connu par le passé. Grâce à notre expérience, nous tentons de déconstruire ces fausses idées ».

Photo : Pierre Planchenault

Un « nous » chahuté

Chaque année, le festival choisit un thème, une direction à ses spectacles. Cette année, c’est le « Nous » qui interroge : qui est-il ? Est-ce qu’il nous unit ou nous divise ? Pour tenter de répondre à ces interrogations, Chahuts fait intervenir des artistes comme la compagnie Ktha qui invite les spectateurs dans un gradin circulaire pour son spectacle intitulé « (NOUS) » ; un spectacle yeux dans les yeux avec les artistes situés au centre du public, tous ensemble formant un nouveau « nous » posé au cœur de l’espace urbain.

La deuxième semaine du festival, parmi tous les artistes venant chahuter les spectateurs, il ne faudra pas rater la croisière insolite de Massimo Furlan : à bord d’un batcub, casque vissé aux oreilles bercées par une musique atmosphérique, les spectateurs vogueront jusqu’au port autonome où des figurants présents le long du trajet les embarqueront dans une ambiance digne d’un film de David Lynch !

Photo : Pierre Planchenault

Deux semaines de fête !

Chahuts, c’est donc un festival où l’on découvrira des artistes et ainsi des spectacles souvent insolites. C’est également l’occasion de découvrir les réflexions et projets menés tout au long de l’année avec les habitants de Saint-Michel bien sûr mais également des Aubiers et de la Bastide. Chahuts c’est aussi des œuvres finalement pas si éphémères comme celle de Jonas Laclasse avec ses mots bleus de l’édition 2017 du festival que l’on retrouve encore sur les murs du quartier.

Photo : Pierre Planchenault

Mais n’oublions pas que Chahuts est aussi une formidable occasion de faire la fête en famille et entre amis pendant deux semaines ! La première, le rendez-vous est donné au square Dom Bedos où l’on retrouvera « le chapiteau des possibles » et le café Ulysse à la scénographie particulière. Atelier pain, bibliothèque ambulante, restauration et spectacles animeront les lieux. Pour la deuxième semaine, le QG sera « la chahute », au centre d’animation de Saint-Michel. Ici, tous les jours, nous danserons, nous boirons, nous mangerons, nous nous rencontrerons, ce « NOUS » si joyeux que Chahuts sait reconstituer tous les ans.

Photo : Pierre Planchenault

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