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Le FAB pour les Nuls (ou du moins ceux qui pensent l’être)
4 min de lecture

Le FAB pour les Nuls (ou du moins ceux qui pensent l’être)

3 semaines, 3e édition, 33 lieux et 30 spectacles : le FAB pose ses artistes aux quatre coins de la métropole bordelaise du 5 au 24 octobre 2018. Décryptage d’un événement que d’aucuns jugent « compliqué », quand il est pourtant résolument populaire.

par Anne Quimbre

publié le 20 septembre 2018

modifié le 26 octobre 2018

Le FAB, c’est QUOI ?

Littéralement : Festival international des Arts de Bordeaux Métropole. En gros, un festoche qui propose des spectacles d’arts vivants en salles mais aussi hors les murs.

Décryptage :

Festival : cela veut dire que vous allez en prendre plein les yeux, le cœur, les oreilles, pendant plusieurs jours. 3 semaines pour être exacte, du 5 au 24 octobre 2018.

International : les artistes présentés durant le festival sont à la fois des talents locaux (1/3 de la programmation) et des créateurs de tous horizons. Et la renommée du FAB dépasse les frontières de l’Hexagone. Par exemple, vous pourrez découvrir la performeuse féministe Kubra Khademi, originaire d’Afghanistan, le 20 octobre dans les rues bordelaises.

Des Arts : parce que « l’art », c’est comme « la » femme… ça n’existe pas. Il existe autant d’arts qu’il existe de regards sur le monde. Vous aurez le choix : danse, musique, théâtre, cirque, performances dans des lieux publics, concerts, opéras, créations immersives…

De Bordeaux Métropole : parce que les organisateurs ont pour point d’honneur de ne pas se limiter à Bordeaux intra-muros-Triangle-d’Or pour rendre ces spectacles accessibles à tous les résidents.

Histoire que l’on se souvienne que la Métropole crépite de belles scènes ! Parmi elles : le Carré-Colonnes, le Pin Galant, la Salle des Fêtes du Grand Parc…

FAB Festival International des Arts de Bordeaux photo : Pierre Planchenault - Bal(l)ades aux confins - Fab 2017

Le FAB, encore un acronyme pour se tripoter le cerveau entre esthètes ?

Nom d’un cannelé à deux n : d’où vient donc cette satanée croyance, qui voudrait que l’art dit « populaire » se résumerait à l’élégie moutonnière du « vu à la télé », de la variété formatée ? Quand l’art lui-même se redéfinit sans cesse comme une sortie des clous…

L’art populaire, le vrai, est celui qui sait tout aussi bien naître dans les caves que dans les hautes sphères feutrées.

La région grouille d’artistes de talent qui ne demandent qu’à émerger, et un festival comme le FAB est là pour le rappeler.

FAB Festival International des Arts de Bordeaux Belgian rules – Belgium rules théâtre / Jan Fabre / Troubleyn Belgique

L’art populaire est aussi celui qui n’exclue aucun public : pourquoi estimer que des arts pointus ou sortant de l’ordinaire ne sont pas à la portée de tous ? Comme par exemple des Récitals lyriques, ou de la danse contemporaine, à l’affiche du FAB à tout petit prix durant ces 3 semaines. Et pourquoi imaginer que pour plaire à tous, il faille proposer du prémâché ?

Pour renforcer cette accessibilité sans transiger sur la création, le festival propose des spectacles et performances majoritairement gratuites ou au tarif d’une pinte en happy hour (moins de 10 €).

Un public qui fera parfois partie de la programmation : « pour sortir les arts vivants de leur cadre parfois excluant et stérile, le FAB propose des représentations en espace public. »

FAB Festival International des Arts de Bordeaux photo : Pierre Planchenault - Ouverture de la première édition du FAB en 2016

Le FAB, c’est l’âme rebelle des Bordelais. Donc c’est toi !

Les néo-bordelais l’ignorent peut-être, mais les vieux briscards n’ont pas oublié : dans les caves de la ville sont nés pas mal de groupes de rock dans les années 80/90. Tout comme le festival SIGMA et l’audace du CAPC firent des émules internationales dans les années 60, à l’avant-garde de la création artistique.

Ne serait-il pas hérésie que Bordeaux trahisse sa conception très atypique d’un art, que son ouverture au monde via la Garonne a toujours métissé, enrichi des cultures de tous horizons ?

Ainsi le FAB proposera-t-il des premières mondiales, créations et commandes spécialement dédiées à l’occasion. Parce que le FAB, c’est Bordeaux, anqui ! Depuis quand le Bordelais ferait-il dans l’eau tiède et la bien-pensance ?

FAB Festival International des Arts de Bordeaux photo : Pierre Planchenault - performance GUINTCHE - FAB 2017

Un festival engagé

Et à plusieurs niveaux !

Territorialement : le FAB collabore avec une quarantaine de structures culturelles de la Métropole, encourageant les synergies pour que chacun se tire vers le haut, au lieu de se tirer la couverture à l’en déchirer.

Socialement : coup de projecteur est mis sur des thématiques sociétales, en faisant appel à des artistes qui questionnent notre société contemporaine en mouvement. Racisme, place des femmes, ségrégation… l’art est là pour interroger, dénoncer, mais aussi espérer et faire bouger les lignes.

Parmi les nombreux spectacles : Par tes yeux : Trois auteurs. Trois continents. L’idée est d’échanger nos prismes pour toiser le monde avec le regard de l’autre. Cartographier la construction de nos identités. 18 octobre à l’Espace du Bois Fleuri de Lormont - 4/7€

Artistiquement : une thématique sert de fil d’Ariane au FAB : le paradis. Imaginaire, fiscal, blanc … et si le paradis, c’était les autres ?

Le QG (espace éphémère créé pour le FAB) prendra d’ailleurs le nom de « Paradisio ». Aussi, plusieurs performances et conférences auront pour thème cet Eden inaccessible.

FAB Festival International des Arts de Bordeaux

 « L’art à Bordeaux, c’est tout le temps compliqué… »

Au pays des chocolatines, on entend cette rengaine aller et revenir comme le lancinant refrain des vagues drainant les coquilles d’huître sur le sable arcachonnais.

« Tous ces trucs là, les EVENTO, NOVART, le FAB… on y pige que dalle ».

Alors on ne va pas se mentir : oui, les événements artistiques bordelais sont pointus. Mais certainement pas pour exclure. Bien au contraire.

Pourquoi ? Mais parce que c’est dans ses tripes que Bordeaux porte en elle la rebelle-attitude d’un art qui ne se repose jamais sur ses lauriers.

De la rue aux salons les plus dorés, Bordeaux n’a jamais eu de limite quand il s’agit de créer. Et permettre au plus grand nombre d’accéder à une culture tout aussi underground que d’habitude réservée aux plus esthètes, c’est le high level du populaire.

À quelques semaines de l’un de ses incontournables rendez-vous autour des arts vivants, il est temps de remettre le facteur sur le vélo : le FAB, ce n’est pas « compliqué ». Et ce n’est pas non plus un « truc d’intellos-bobos ».

Faire émerger les talents de l’ombre, et donner accès à moindre coût à ceux qui semblent trop brillants pour de timides novices : absolutly FABulous, non ?

photo : Pierre Planchenault - spectacle BESTIAS de l'édition 2016

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