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Une œuvre, un musée – L’œuvre cachée de Christian Boltanski !
Christian Boltanski, Pour Mémoire,1974. Oeuvre in situ installée le 4 janvier 2005. Le titre "Pour Mémoire", choisi par l'artiste pour cette installation est un hommage au titre de l'exposition de JL Froment qui présenta cette oeuvre dans sa toute 1e version en 1974. oeuvre intitulée avant 2004 : Le musée de Christain Boltanski Documents et objets ayant appartenus à C. Boltanski (photo, lettres, dessins, objets...) coll. capcMusée d'art contemporain, Bordeaux inv. 1990-04 Collection capcMusée d'art contemporain, Bordeaux, Inv. 1990.04
3 min de lecture

Une œuvre, un musée – L’œuvre cachée de Christian Boltanski !

Chaque mois, Un Air de Bordeaux s’arrête sur une œuvre. Les Musées de la ville nous ouvrent leurs portes et à travers les yeux d’un expert vous découvrirez tous leurs secrets. Vous pensiez connaître nos musées comme votre poche ? Suivez-nous, vous serez surpris !

Lorsque la responsable des collections du CAPC Anne Cadenet évoque l’œuvre « Pour Mémoire » de Christian Boltanski, elle parle d’un défi lancé au musée et d’une gageure pour les conservateurs et conservatrices. Le musée entretient depuis le tout début un rapport tout à fait particulier avec l’artiste plasticien français. Il en possède en effet des pièces rares, souvent uniques, dans la mesure où peu sont encore visibles. Dans une aile presque secrète du Musée d’Art Contemporain de Bordeaux on s’arrêtera devant l’abyssal « Pour Mémoire ».

 

 

 

par Henry Clemens

publié le 20 septembre 2022

Au CAPC, Christian Boltanski crée l'inventaire d'une vie

Boltanski souhaitait un lieu d’exposition qui ne soit pas muséal, une crypte, un espace atypique. Il a fallu attendre 2005 et une proposition de Maurice Fréchuret, alors directeur du CAPC, pour suggérer d’installer les réserves du musée "Boltanski" dans un espace très discret situé dans l’escalier hélicoïdal du musée. Pour Mémoire se situe dans un petit placard, d'environ cinq mètres carré, aux murs alambiqués repeints en blanc. Une sorte de grosse boite dans laquelle le visiteur observera, par une ouverture pratiquée dans la porte, toutes sortes de photos de l’artiste, de Peter Ibsen ou d’Annette Messager mais également des dessins et des objets de l'artiste disposés dans une vitrine. Une sorte d’inventaire, fictionnel, d’un ethnologue des « petites » vies.

Christian Boltanski au CAPC Christian Boltanski, Pour Mémoire,1974.

Boltanski et sa collection de souvenirs

Pour Mémoire résume assez bien les questions que Boltanski a pu se poser sur la mémoire, l’oubli et la mort. Anne Cadenet, évoquant la genèse de ce projet, explique : « Nous avions gardé une boite, dans laquelle nous avions conservé tous les objets d’une précédente exposition. Avec l’idée de nous dire qu’il s’agissait des réserves du musée Boltanski ». Une collection de souvenirs de l’enfance de Boltanski, réels ou fictifs.
Pour Mémoire démontre également que chaque individu est riche de sa propre histoire. Il a cette formule radicale : "Notre vie se résume au petit tiret qu’il y a entre deux dates, l’année de notre naissance et celle de notre mort."
D'autre part rappelle Anne Cadenet « Cette œuvre pose, d’un point de vue de la conservation, quelques problèmes » dans la mesure où Boltanski s’est opposé à toute forme de restauration. Pour Mémoire, observable par une petite lucarne située dans la porte, laisse entrevoir des débris de verre sur la vitrine, des photos tombées du mur... Le spectateur assiste à une forme de disparition de la forme esthétique imaginée il y a dix-sept ans, un jeu qui rappelle une autre œuvre de Boltanski, exposée au CAPC (jusqu'à fin septembre 2022) : Inventaire des objets ayant appartenu à la jeune fille de Bordeaux .

Christian Boltanski au CAPC Inventaire Jeune Fille@F. Delpech

Le CAPC et le défi de la disparition matérielle

Cette œuvre questionne les trois missions fondamentales du musée : la mission patrimoniale, la mission de conservation matérielle des objets et la mission de conservation de l’intention de l’artiste. L’intention de l’artiste était de faire en sorte que cette idée de l’oubli et de la disparition passe aussi par une disparition matérielle.
« Nous documentons les paramètres de sa disparition. Tous les ans on a un schéma qui nous permet de prendre en compte l’évolution de la pièce, avec en particulier un effacement annoncé des photographies ». Anne croit savoir qu’il s’en amuserait dans la mesure où bientôt on n’aura sûrement du mal à parler de certains objets dans une vision esthétique globale. Dans un contexte actuel où tout disparait sans que cela ne laisse de trace, la démarche interroge. C'est au CAPC, rappelle Anne, de trouver une stratégie de documentation pour que le public ait une connaissance de ce qu’est l’œuvre, d’où elle vient. On s’arrêtera donc rêveur devant cette œuvre touchante engagée dans un irrémédiable et visible processus d’effacement.

www.capc-bordeaux.fr

En savoir plus sur l'œuvre "En mémoire"

CAPC musée d'art contemporain de Bordeaux

7, rue Ferrère, 33000 Bordeaux, France

Tél. +33 (0)5 56 00 81 5

 

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