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Bordeaux en fauteuil roulant, dans le sillon de Kevin
Myriam et Kevin devant le monument aux Girondins Picto info
© Guillaume Layachi
4 min de lecture

Bordeaux en fauteuil roulant, dans le sillon de Kevin

En France, 9,6 millions de personnes sont touchées par un handicap dont 2,3 d’un handicap moteur. C’est le cas de Kevin Pees-Martin, 31 ans, qui est devenu paraplégique à la suite d’un accident de la route en 2012. Depuis, il sillonne le monde en fauteuil roulant. Notre rencontre s’est faite alors que nous testions ensemble le circuit « Bordeaux port de la lune », récemment labellisé « tourisme et handicap » (auditifs, moteur et mental).

Ce parcours de Bordeaux en fauteuil roulant était surtout un prétexte pour échanger sur sa passion du voyage et la création de ses guides pour les personnes à mobilité réduite. Wheelchair on the road, ou comment transformer son handicap en force.

par Myriam La Selve

publié le 04 mai 2023

modifié le 10 mai 2023

Que penses-tu de Bordeaux en fauteuil roulant ?

Je trouve que Bordeaux est une ville plutôt accessible pour les personnes en fauteuil roulant, c’est assez plat contrairement à Lisbonne par exemple. J’ai quand même la chance de vivre dans une ville inscrite sur la liste du patrimoine mondial* et où l’entrée est gratuite dans la majorité des musées sur présentation de la carte mobilité inclusion.

Le circuit Bordeaux port de la lune est facilement réalisable en 2h et permet de voir de nombreux points d’intérêts et d’en apprendre plus sur l’architecture et l’histoire de Bordeaux. Le livret/plan est disponible gratuitement à l’office de tourisme et on peut faire les 3,6 km en toute autonomie et grande sans difficulté. À noter que ce circuit est jalonné de clous en bronze au sol tous les 15 à 20m et qu’il en existe d’autres comme celui sur les quais.

* Bordeaux possède le plus grand ensemble urbain distingué par l’Unesco dont 1810 hectares classés au Patrimoine mondial de l’humanité.

Bordeaux handicap © Guillaume Layachi

Pour ton premier voyage, tu es parti seul en fauteuil roulant en Australie, comment t’es-tu préparé à ce périple de 2 mois ?

Je venais de terminer mes études et j’avais une vraie soif d’aventure. Par le voyage, j’ai pu découvrir différentes cultures, paysages, senteurs, couleurs… Pour la première fois depuis mon accident, je me suis senti vivant ! Ce voyage a vraiment redonné du sens à ma vie, une vraie révélation qui m’a permis de réaliser que, malgré ce fauteuil roulant, une multitude de possibilités s’offrent tout de même à moi, le tout est d’oser, et d’extrêmement bien se préparer.

Une fois sorti des grandes villes européennes, il est très compliqué d’avoir des infos concernant l’accessibilité de certaines destinations, il faut sans cesse appeler pour tout vérifier. La plupart du temps, je demande aux hôtels qu’ils m’envoient des photos, car j’ai déjà appelé des établissements qui me disaient être conçus pour les personnes en fauteuil roulant, alors qu’en fait pas du tout.

Pour donner un exemple, un hôtel me certifie que la douche est accessible en fauteuil via une rampe, sauf qu’une fois en haut, on se retrouve devant une imposte et donc impossible d’entrer dans la cabine de douche ! Et des situations absurdes comme celle-ci, je pourrais en énumérer des tonnes, cela prouve qu’il faut constamment vérifier les infos. C’est cette difficulté qui m’a donné envie de créer l’association Wheelchair on the road, qui a pour but de faciliter et d’encourager la mobilité des personnes limitée dans leurs déplacements (personnes en situation de handicap, mais aussi personnes âgées…).

 

en fauteuil roulant dans les Bardenas © Wheelchair on the road

Quelle est la mission principale de ton association ?

Le but premier est de rendre le voyage accessible au plus grand nombre et pour cela, je crée des guides de voyages pour des personnes à mobilité réduite. Après la Croatie, Lanzarote, l’Islande, je m’apprête à découvrir bientôt la Côte Ouest des USA et j’ai aussi en tête pour plus tard la Slovénie, Malte, l’Argentine et le Japon. Je choisis délibérément des destinations « compliquées » pour prouver que tout est possible et donner envie aux gens de partir à l’aventure malgré leur handicap.

Mes guides sont également traduits en anglais et vendus 14€ au format numérique, téléchargeable sur wheelchairontheroad.net. Pour chaque guide acheté, 1 euro est reversé à l’Association des Paralysés de France.

 

Guide de Lanzarote pour les personnes à mobilité réduite © Wheelchair on the road

Est-ce qu’on peut dire que ton handicap est une force ou c’est un peu cliché ?

C’est vrai que c’est cliché, mais en même temps, c'est tellement vrai. Avant, je n’étais pas quelqu’un de très affirmé, ni de très sûr de moi. À la suite de mon accident, j’ai su que j’avais cette force intérieure qui me permet aujourd’hui de surmonter mon handicap. Cela pourrait se résumer par cette phrase de Nietzsche « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ».

Cela peut surprendre, mais je me sens beaucoup mieux dans mes baskets aujourd’hui en fauteuil que lorsque j’avais 20 ans et valide.

voyage handicap © Wheelchair on the road

Un nouveau guide pour les voyageurs en situation de handicap

Tourisme & Handicap (T&H) est une marque d’État attribuée aux professionnels du tourisme qui s’engagent dans une démarche de qualité ciblée sur l’accessibilité aux loisirs et aux vacances pour tous. Bordeaux Tourisme a édité un tout nouveau guide afin de faciliter le séjour des personnes en situation de handicap.

Bordeaux en situation de handicap © Guillaume Layachi

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