Organiser & réserver une escapade
Carte ambassadeur
Micro-aventures, rando & vélo
Visites guidées et excursions
Le trésor caché de Blanquefort
Le château de Blanquefort Picto info
photo : Claude Houyelle
3 min de lecture

Le trésor caché de Blanquefort

Quasiment inconnue du grand public, la forteresse de Blanquefort ne l’est pourtant pas des férus d’architecture médiévale pour lesquels elle est un exemple désormais rare. Par sa situation mais aussi son architecture imposante.

par Jean-Luc Eluard

publié le 01 février 2018

modifié le 17 septembre 2021

Mais qu’est-ce qui a pu passer par la tête de Akelmus Willelm Affurt pour qu’il vienne planter son château en plein milieu des marais qui bordent le nord de Bordeaux ? Certes, on est au 11e siècle et l’on est moins regardant qu’aujourd’hui sur la qualité de vie mais quand même… Tellement bizarre comme idée que maintenant encore, on reste pantois lorsqu’au détour du sentier, à peine 200 mètres après avoir passé le centre-ville de Blanquefort, on tombe sur ces ruines imposantes, posées aux milieux de prairies humides où paissent quelques vaches goguenardes.

A l’époque, le marécage était nettement plus infranchissable que la barrière où s’affiche un « Propriété privée » moins dissuasif mais suffisamment explicite pour que peu de gens connaissent l’existence du dernier château-fort de la Métropole.

photo : Jean-Luc Eluard

Du bronze aux Romains

Et l'occupation ne date pas d'hier : des traces de l'âge du bronze et de la période romaine ont été trouvées sur place également. Il faut dire qu'ici s'élève (pas bien haut, certes) l'un des rares rochers émergeant au milieu de toutes ces eaux stagnantes. Et que la route romaine reliant Burdigala à Noviomagus, la puissante cité médocaine, passe juste à côté.

Alors oui, le château est suffisamment bien placé et stratégique pour être le premier de la région bâti en pierre. Dès 1080, un premier donjon s'élève et à voir ce qu'il en reste, il devait en imposer au milieu des marais. Tellement que le « blanqua fortis » (le château blanc, à cause des pierres, plutôt rares à l'époque) devient... Blanquefort.

 

photo : Jean-Luc Eluard

Que d'eau, que d'eau

Deux siècles plus tard, on ajoute six tours qui encerclent le donjon, à la façon anglaise, à l'image des châteaux clémentins (du nom du pape Clément, le seul pape aquitain de l'histoire) qui parsèment le sud-Gironde. Et puisqu'on est dans les travaux, on remplace l'ancienne palissade en bois par un mur d'enceinte bien pourvu de douves.

En plus des marécages, il fallait ne pas craindre l'eau pour attaquer le bâtiment qui garde aujourd'hui encore cet aspect malgré quelques ajouts plus tardifs. Il faut dire qu'il n'aura pas le temps de subir beaucoup d'aménagements : la famille de Durfort-Duras qui le récupère au 15e l'abandonne deux siècles plus tard pour aller vivre ailleurs qu'au milieu de rien. Le côté « château de Sauron » avec marais fétides et nuées d'insectes ne séduit pas des masses.

Démantelé par Mazarin après avoir servi aux Frondeurs sous Louis XIII, il périclite lentement mais sûrement d'autant que ses propriétaires indélicats s'en servent de carrière.

Plus précoce château en pierres de la région, abandonné plus tôt que la plupart des autres, il poursuit sa carrière d'exception châtelaine en demeurant le dernier vestige de la ceinture de châteaux qui protégeaient Bordeaux. Et s'il est toujours privé (ses actuels propriétaires exploitent les terres autour), il est entretenu par le GAHBLE, association patrimoniale locale qui assure un chantier d'entretien par mois, la gestion du musée qui rassemble les objets trouvés sur place... ainsi que de passionnantes visites guidées à la demande.

photo : Jean-Luc Eluard

Nos derniers articles

Rejoignez la communauté !

Vous avez la bougeotte le week-end et soif d’aventures toute l’année ? Restons en contact !
Chaque semaine, on vous envoie les meilleures idées pour voyager ici !