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Bacalan à l’heure américaine
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photo : Lions Bordeaux
5 min de lecture

Bacalan à l’heure américaine

Quand beaucoup perpétuent la forte tradition sportive de Bordeaux avec le football et le rugby, d’autres s’évertuent à faire vivre une niche au charme plus personnel. C’est le cas des Lions de Bordeaux, le jeune club de football américain de Bacalan. Un sport méconnu en France, et qui bénéficie de peu de visibilité dans notre ville.

par Arnaud d'Armagnac

publié le 15 novembre 2017

modifié le 17 septembre 2021

N’en déplaise à Pierre de Coubertin, le sport est injuste. Tant de disciplines ont une puissance dramatique quasi nulle. Vous avez en tête une action historique de curling ? Un coup d’éclat dans la retenue monochrome du judo ? Ok très bien, vous marmonnez de dépit devant cette affirmation, mais dites moi combien de films ont été faits sur ces compétitions ? Et il y a ces autres sports, ceux qui entretiennent tant la brillance naturelle, les retournements de situation et les héros d’un match qu’il est difficile de les ignorer même si on ne comprend pas les règles. Ces sports où l’adrénaline prend le dessus sur le détail technique. L’euphorie d’un but dans les arrêts de jeu au football, les frimas d’un élégant et mortel passing shot aux confins d’un échange marathon au tennis, le slalom d’une échappée folle au rugby. Ces moments qui provoquent des frissons même 20 ans après quand on revoit les images… Et encore au dessus de ces sports là, il y a ceux qui semblent avoir été inventés par des scénaristes d’Hollywood. Dans cette catégorie, il n’y a que trois disciplines : le 100 mètres, le football américain et la belote coinchée.

photo : Lions Bordeaux

Le foot américain. Il y a les adaptations ciné bien sûr. Le Plus Beau des Combats avec Denzel Washington, l’Enfer du Dimanche avec Al Pacino, Jerry Maguire avec Tom Cruise. Pas vraiment des « téléfilms ». Et on y rajoute la très bonne série Friday Night Lights. Mais ce sport n’a même pas besoin de ce vernis scénaristique. Le Superbowl est l’un des événements les plus regardés au monde tous les ans. Tout le monde se souvient du « drive » de John Elway pour les Broncos, du génie de Joe Montana, de la première vie d’OJ Simpson ou sans aller aussi loin, du retour miraculeux des Patriots l’an dernier pour arracher le titre.

photo : Lions Bordeaux

DANS L’OMBRE DES SPORTS TRADITIONNELS

Bref, il y a 224 clubs de football américain en France (et 22962 licenciés, contre 2 135 193 pour le foot, pour vous donner une idée). Ce qui place ce sport dans deux situations diamétralement opposées : à la fois condamné pour toujours au sport de niche dans notre pays, mais avec bien trop de gens intéressés pour être ignoré. Trois de ces clubs sont à Bordeaux. Dans l’ombre de l’équipe historique de la métropole, les Kangourous de Pessac, mais aussi des Devils de Cenon, les Lions de Bacalan entretiennent un autre profil : un club de cols bleus où l’esprit de famille prévaut. Pour nous en parler, deux membres de ce club né en 2008 : Cédric Chaumont, trésorier joueur, a commencé le foot américain à 28 ans et fait déjà figure d’ancien. Lou Pierrot, elle, participe à la toute jeune équipe féminine des Lions, récemment vice championne de France. Interrogés sur les a priori qui collent historiquement à leur sport, ils nous répondent surtout en parlant de passion.

photo : Lions Bordeaux

Rencontre avec Lou Pierrot et Cédric Chaumont, joueurs aux Lions

Il y a encore dans votre sport un sentiment d’être un pionnier, ici en France. C’est cool de savoir que tu fais un sport où tu as l’impression qu’il t’appartient encore ?

Lou : c’est vrai, tout le monde a le sentiment d’avoir sa place. Tout le monde donne son maximum, il y a un vrai esprit club. Tout est fragile, il faut se battre pour subsister.

Le plus grand a priori chez les gens qui ne connaissent pas le foot américain, c’est la comparaison avec le rugby, et que les « règles sont compliquées » alors que finalement elles sont plus simples chez vous.

Cédric : Le jeu de base est plus simple, en effet. Tu fais une passe en avant, tu attrapes le ballon, tu es plaqué, tu t’arrêtes. Le foot américain, c’est juste un jeu de « gagne terrain » en réalité.

Lou : Il y a un côté très stratégique, mais ce n’est pas inaccessible. Il faut juste prendre le temps d’expliquer. Les Boxers ont fait ça au hockey : avant chaque match, ils montrent une vidéo sur les écrans de la patinoire où ils expliquent les règles.

photo : Lions Bordeaux

Une autre barrière, c’est peut être aussi que les gens se disent direct : « je ne suis pas assez costaud, ce n’est pas pour moi »

Cédric : Oui totalement. Mais tu as tous les gabarits, ce n’est pas un critère. L’enjeu est plus sur l’implication, en réalité. Tu dois apprendre les tactiques, parce que sinon tu plombes les copains qui font l’effort.

Lou : Dans le jeu, chacun a une tâche à effectuer pour que l’action se déroule comme prévue. Il y a évidemment celui qui passe le ballon et celui qui le reçoit, mais il y a aussi tous les joueurs qui bloquent la défense, puis ceux qui ouvrent un chemin au porteur du ballon. Personne n’est exclu de l’action. Tu peux faire une carrière sans jamais toucher le ballon (rires).

photo : Lions Bordeaux

Il y a des sports qui misent beaucoup sur l’improvisation, est ce que vous ça vous fascine le côté précis, presque géométrique du foot américain ?

Lou : Apprendre les cahiers tactiques, c’est un passage obligatoire pour voir si tu es motivé ou pas. Ca peut rebuter, mais c’est un sport où toute l’équipe doit fonctionner ensemble. C’est l’exécution la plus précise possible du plan de jeu, oui, mais il y a toujours ce côté de folie et d’imprévu, un ballon un peu trop haut ou un peu trop bas, une défense trop proche ou en retard, et il y a à ces moments là des exploits techniques qui changent une situation. Tout est prévu à l’avance mais les facultés d’adaptation restent épatantes quand il y a un imprévu, car ça va très vite.

Cédric : Pour moi c’est vraiment le sport collectif par excellence. Tu ne peux pas te débrouiller tout seul. J’aime bien être en retrait, ne pas me mettre en avant. C’est un sport qui me convient parfaitement.

Dernier a priori, le coût prohibitif des équipements.

Cédric : le club prend en charge les protections, mais ensuite chacun a tendance à acheter son propre matériel de lui même. C’est plus confortable, mais un casque dure 6 ans. Ce n’est pas plus coûteux que les équipements dans d’autres sports, en réalité.

photo : Lions Bordeaux

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