Depuis quatre ans, l’association Pétronille s’associe à la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) Aquitaine pour concocter des sorties aussi intrigantes, qu’instructives et divertissantes. En somme : passionnantes ! Aujourd’hui à la rencontre des chauves-souris aux environs de la place des Quinconces.
par Anna Maisonneuve
le 10/11/2017
Mythique, mystérieuse et objet de phobies irrationnelles, la chauve-souris draine encore une réputation ambivalente. « Les chauves-souris qui s'accrochent dans les cheveux ? Un mythe », s’amuse Magali Constrasty.
En cette fin de journée d’un mois d’octobre particulièrement printanier, cette chargée de mission médiation environnement à la LPOa donné rendez-vous au pied de la statue en bronze de Jeanne d'Arc sur l’allée ombragée du cours Xavier Arnozan. Autour d’elle et de son acolyte historien Laurent Péradon de l'Association Pétronille, se presse un petit groupe de curieux. Jeunes et anciens ont pris rendez-vous.
L’objet de cette escapade crépusculaire ? En apprendre un peu plus sur cet étrange mammifère de la famille des Chéiroptères.
photo : Anna Maisonneuve
Pipistrelles
L’une des grandes originalités de ces sorties réside dans ce que l’on pourrait pompeusement baptiser une mise en perspective contextuelle… mais qui dans les faits n’a rien de tel. A savoir que l’initiation aux us et coutumes de cette espèce protégée s’accompagne d’un éclairage urbain.
Un mélange captivant dans la mesure où l’on y redécouvre notre environnement citadin et son histoire par le prisme de la biodiversité. Une manière d’observer différemment ce qui nous entoure. Une illustration ? Oui, la course au ravalement de façade c’est bien, ça fait plus joli, mais lorsqu’on sait qu’une minuscule cavité peut offrir un précieux abri aux pipistrelles (l’espèce la plus populaire des chauves-souris sous nos latitudes) on porte un autre regard sur le nettoyage compulsif.
Autre exemple avec le bitume. A ce sujet, on claironnera davantage l’aspect pratique plus que la négligente élégance de l’asphalte. Mais là où le goudron emmagasine la chaleur et aseptise à l’excès, les pavés permettent d’absorber l’eau et hébergent dans leurs intervalles boueux une multitude d’insectes. Ce qui, cela n’aura pas échappé aux volatiles, compose un très appréciable garde-manger !
photo : Yohann Charbonnier
Biodiversité
« L’idée n’est pas d’être réfractaire à tout, mais de réfléchir aux moyens de penser l’aménagement du bâtiment et des espaces urbains compte tenu de la biodiversité », précisent Magali et Laurent.
Comment cohabiter avec cette faune sauvage en ville ? Un défi qui peut paraître salvateur à bien des égards. Surtout quand on sait que la chauve-souris célèbre pour coloniser les films d’horreur se révèle être - et cette fois-ci dans la réalité - porteuse de nombreux atouts : un pollinisateur efficace qui se bâfre de moustiques. Muni d’un récepteur d’ultrasons, on termine l’escapade aux abords du Jardin Public à l’écoute des tonalités imperceptibles qu’elles émettent pour se repérer dans l'espace.
D’autres sorties thématiques sont proposées : les Martinets noirs sur les quais, le Truc Vert au Cap Ferret, le Faucon Crécerelle à la flèche Saint-Michel comme un Martin Pêcheur au Jardin Public.
En Gironde, la nature se donne en spectacle et nous en met plein la vue. À cheval, en canoë ou en waterbike, tous les moyens sont bons pour apprécier ces décors...